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Réflexions et échanges sur la valorisation et l'enseignement des valeurs l'Islam et de l'éthique à Mayotte
 
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 De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin?

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Ben
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Ben


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MessageSujet: De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin?   De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin? EmptySam 11 Déc - 16:43

Etant donné la tournure "pédagogique" et/ou "méthodologique" de la question initialement destinée à traiter des besoins en éthique, j'ai fini par déplacer les interventions dans la partie adéquate. Ben


Dernière édition par Ben le Sam 22 Jan - 4:17, édité 2 fois
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chanfi
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MessageSujet: Re: De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin?   De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin? EmptyLun 20 Déc - 21:50

Salam,
Il est très important, à mon sens, dans un premier temps de s'assurer que les jeunes Mahorais se déclarent toujours comme étant des musulmans et/ou musulmanes. Avec les mutations socioculturelles que connaissent notre île, il me semble prudent de vérifier cette nouvelle donne. En effet, j'en ai déjà rencontré plus d'un jeune Mahorais qui ne se définissent plus en "musulman" même s'il font recours aux pratiques musulmanes pendant les moments difficiles de leur vie (décès de leurs proches, maladie grave etc. ...). Partant du principe de "Nul contrainte en religion", je pense qu'une petite enquête sur la religion déclarée des jeunes ne serait pas inutile au lieu d'affirmer systématiquement que Mahorais = musulman et dire "90%" voire plus (je ne sais plus les chiffre avancés) musulmans à Mayotte.
Il n'est pas non plus à écarter que beaucoup de jeunes (et moins jeunes d'ailleurs) Mahorais musulmans et musulmanes (à commencer par moi), ignorent les bases mêmes de leurs religion. C'est une dure réalité chers frères et soeurs qu'il convienne de prendre en compte. Et cette forme d'ignorance, fais que certains jeunes devient profondement de leur Din car ils ont honte à leur âge d'être dans cette forme d'ignorance. Aiinsi, au lieu d'aller vers le savoir religieux (où d'ailleurs pour nous autres âgés de la trentaine qui travaille jusqu'à 17h souvent?), ils s'enferment sur eux-mêmes, d'autres choisissent d'autres religions apparemment (PS: n'oublions pas que d'autres personnes de religion autre que l'islam à Mayotte travaillent beaucoup sur le terrain et j'ai eu echo qu'il y a des mahoraises et mahorais qui y ont carrément changé de religion ). Bref, c'est leur choix si c'est le cas mais j'espère pour eux qu'ils ont choisi en connaissance de cause.
Il convient donc pour cette catégorie, de trouver une formule qui consiste à les mettre en sécurité religieuse. Et, à mon sens, ce sont des échanges entre Paire qui sont plus efficace.
De ce fait, une une fois qu'ils connaissent leur religion, et qu'ils l'ont réellement accepté, ils sauront adopter les comportements demandés aux meilleurs d'entre nous.
Salam
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Darouèche




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MessageSujet: Re: De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin?   De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin? EmptyDim 16 Jan - 21:36

Salam,

c'est un débat très passionnant. à mon avis, le fond du débat se trouve ailleurs. il convient plutôt de parler directement avec les jeunes, les écouter et surtout les comprendre. Certes, certains vous feront part de leur méconnaissance de l'islam, mais d'autres vous expliqueront leur mal être, leurs questionnements internes, et plein d'autres questions...ils sont réellement en quête de soi et de spiritualité. mais pour les comprendre, il faudra être ouvert et prendre en compte certaines bases essentielles : la philosophie, la psychologie, la sociologie, et surtout le comparatisme des faits religieux.

il ne s'agit pas de dire à un jeune collégien ou lycéen (n'en parlons pas de ceux qui sont à la fac...!!!) l'islam c'est ça et ça. il s'agit plutôt d'entamer un dialogue d'égal à égal dans le sens où le foundi, l'oustadh, ou le djaoula, n'est pas dépositaire d'un savoir ou d'une vérité absolus. il est là pour dialoguer : écouter, comprendre et se faire comprendre. quand le jeune se pose des questions sur l'existence divine, la différence des rites entre les religions, etc., il attend à ce que son interlocuteur soit capable de lui apporter quelques éléments ou pistes de réponses. sans cela, il se sera toujours dans le désarroi et prendra la voie qui lui semblera meilleure : l'enfermement ou la reconversion en une autre religion, comme le note Chanfi.

cependant, je me demande si ces foundis, ces oustadh-s et ces djaoula-s, prennent en conscience cela ?!

ma slamou
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Ben
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Ben


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MessageSujet: Re: De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin?   De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin? EmptyLun 17 Jan - 5:25

chanfi a écrit:
Il convient donc pour cette catégorie, de trouver une formule qui consiste à les mettre en sécurité religieuse. Et, à mon sens, ce sont des échanges entre Paire qui sont plus efficace.
De ce fait, une une fois qu'ils connaissent leur religion, et qu'ils l'ont réellement accepté, ils sauront adopter les comportements demandés aux meilleurs d'entre nous.
Darouèche a écrit:
ils sont réellement en quête de soi et de spiritualité. mais pour les comprendre, il faudra être ouvert et prendre en compte certaines bases essentielles : la philosophie, la psychologie, la sociologie, et surtout le comparatisme des faits religieux.
il ne s'agit pas de dire à un jeune collégien ou lycéen (n'en parlons pas de ceux qui sont à la fac...!!!) l'islam c'est ça et ça. il s'agit plutôt d'entamer un dialogue d'égal à égal dans le sens où le foundi, l'oustadh, ou le djaoula, n'est pas dépositaire d'un savoir ou d'une vérité absolus. il est là pour dialoguer : écouter, comprendre et se faire comprendre. quand le jeune se pose des questions sur l'existence divine, la différence des rites entre les religions, etc., i[b]l attend à ce que son interlocuteur soit capable de lui apporter quelques éléments ou pistes de réponses[/b]. sans cela, il se sera toujours dans le désarroi et prendra la voie qui lui semblera meilleure : l'enfermement ou la reconversion en une autre religion, comme le note Chanfi.
cependant, je me demande si ces foundis, ces oustadh-s et ces djaoula-s, prennent en conscience cela ?!

Darouèche et Anouar:
Si je comprends bien, vous considèrez que l'enseignement proposé aux jeunes sur l'islam n'est pas à la hauteur de leur espérance, et que les foundis aux-même ne transmettraient pas un contenu qui répondrait à leur besoin, et que cela expliquerait un "renfermement", voire une "reconversion" de certains parmi eux. Ce serait intéressant de nous aprler davantage, car je ne connais pas les vraies motivations à un tel choix.
Ce que vous dites aussi soulève, en plus, la question du contenu, de l'interlocuteur, des moyens de transmission et des façons de faire. Pouvez-vous aller plus loin? Avez-vous des suggestions de thèmes, façons......... que vous jugez plus efficaces?
Par ailleurs, vous semblez tout deux soutenir qu'il faut parler aux jeunes d'égal à égal, méthode que vous pensez répondre mieux aux besoins de jeunes. Soit! Pourtant à l'école publique, ils y vont bien pour apprendre, et en tant que tel, ça n'a pas l'air de déranger. Pourquoi un tel paradoxe? Pourquoi y aurait-il un problème avec les enseignements islamiques, de ce point de vue?

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chanfi
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MessageSujet: Re: De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin?   De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin? EmptyLun 17 Jan - 19:25

Salam,
Frère Ben, pour ce qui me concerne, je ne mets aucun doute sur l'enseignement proposé dans les madrass. Bien au contraire, je salue le travail fourni et qu'Allah récompense de son paradis tous ces foundis, oustadhs ou "Djaoula" pour reprendre le terme de frère Darouèche. D'ailleurs, j'aimerai bien avoir la définition de "Djaoula" si vous pouvez m'éclairer la-dessus.
Donc, il convient de préciser que mon interrogation se porte plus vers le public qui ne sont pas en contact justement avec les foundis et oustadhs. ils n'ont pas encore eu cette chance d'être guidé vers le savoir religieux. Toutefois frère Ben, il est bon de noter que jusqu'à peu, dans certaines localités à Mayotte, les enseignements proposés ont montré leurs limites, d'où la naissance des madrass. En effet, il n'a été proposé que "la lecture" (non moins interessant) mais des lectures ,comme vous le savez tous, ont certes beaucoup aidé ceux qui l'ont suivi, mais qui font aujourd'hui l'objet des améliorations.
Par ailleurs, je me rappelle bien des pratiques qui a eu autrefois dans les écoles coraniques mais je note aussi et surtout le problème de compréhension. A mon avis, l'islam est surtout un message. En ce sens, il apparait donc inéluctable que chacun accède à ce message et pour ce faire, la question de compréhension est incontournable. cet aspect a fait défaut à Mayotte pendant plusieurs décennies. Et à mon avis, c'est ce qui peut expliquer les multiples interrogations chez les jeunes et moins jeunes d'ailleurs, soulignés par Darouèche.
Donc comme tu as observé Ben, je suis du même avis que Darouèche quand il dit " il convient plutôt de parler directement avec les jeunes, les écouter et surtout les comprendre." Seulement comment y arriver quand chez certains Mahoraises et Mahorais le sujet est "tabou"? C'est là que réside mon interrogation car à mon avis, certes personne ne détient une réponse à toutes les questions, mais je pense que de nos jours, il y a la possibilité de comprenre l'essentiel, la base du message. Après libre à chacun de croire ou de ne pas croire.
Pour ce qui est de la comparaison avec l'école publique, il convient de souligner au moins deux choses. Premièrement, il y a tout de même des difficultés à l'école laïque. Mais surtout, dans la mesure où la récompense (le fruit de l'étude) est visible immédiatement, nécessairement les gens y foncent, les parents y encouragent davantage leurs enfants. Dans certains villages à Mayotte peut être que beaucoup de parents et encore moins les jeunes croient vraiment au message suivant adressé à notre Prophète dans la sourate S93 V4 " La vie dernière t'est, certes, meilleure que la vie présente". N'est ce pas?
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Darouèche




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MessageSujet: Re: De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin?   De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin? EmptyMar 18 Jan - 18:50

Mahabari !!!

En réponse à Ben et Chanfi, mes réponses sur l'actualité d'aujourd'hui seront probablement subjectives puisque je ne suis pas sur l'île depuis quelques années. cependant, je pense apporter certains éclaircissements à mes précédents propos. Si vous me le permettez, je souhaiter définir certains points qui me semblent importants et, j'espère, permettront de mieux relancer le débat. j'ai donc évoqué :

1-trois intervenants :

a) le foundi qui professe dans l'école coranique traditionnelle (choni ou palacho ?!) : est homme ou femme, d'un certain âge, qui s'occupait des enfants du village pour leur prodiguer un savoir (la religion) et un savoir-faire (droit et devoir de l'enfant dans la société par le biais de divers tâches ménagères pour les jeunes filles, ou partir à la campagne - malavuni - pour planter et cueillir fruits et légumes). en effet, la société de l'époque ou, probablement, d'aujourd'hui, attendait à ce que ce dernier donne une éducation socio-religieuse aux jeunes pour les préparer à devenir des adultes...cependant, avec le temps, cet acteur religieux a été fortement critiqué pour son manque de savoir, et notamment l'enseignement approfondi de la religion.

b) le oustadh qui professe dans ce que l'on peut nommer " l'école coranique moderne " (madrass) : cet intervenant est apparu à Mayotte dans les années 1990, ou un peu avant fin des années 1980. son avènement est dû aux premiers jeunes mahorais partis à premier abord en Inde et Pakistan, puis en Arabie Saoudite, et tardivement dans les autres pays arabes et de l'Afrique arabophone pour poursuivre des études religieuses. à leur retour, ils ont voulu cassé (ou pour être positif, moderniser) l'enseignement religieux à Mayotte en ouvrant des madrass où ils se donnent comme tâche d'enseigner en plus de la récitation du coran, la langue arabe, le commentaire et exégèse coranique, les traditions prophétiques (hadith), un peu de chants islamiques ou soufis par exemple avec l'ouverture des écoles dédiées à cela dans divers villages. le oustadh devient dans ce sens le "foundi moderne" dans le sens où il possède un savoir assez large de la religion et aussi dans le sens où il a su "rénover" l'enseignement de la religion. ce qui a largement contribué à l'essor des madrass dans l'île.

c) le djaoula (terme dénué de sens aujourd'hui) renvoie aux Tabligh (un mouvement religieux qui vient d'Inde, de Pakistan et d'Afganistan). Ceux qui vouent leur vie à prêcher la bonne parole divine. En tant qu'acteur du paysage religieux à Mayotte, le djaoula (ou le tabligh, peu importe !!!) commence à jouer un rôle dès la fin des années 1990, essentiellement quand il y a eu le premier regroupement des tabligh-s à M'tsapéré ou Sada. je ne sais pas exactement...Leur lieu d'enseignement est la mosquée et leur savoir religieux est puisé dans deux ouvrages majeurs : le fada'il a'mâl et le arba'in nawawi. un saveur religieux peu limité, mais il convient de rappeler que le mouvement a fait école. des jeunes et des jeunes y font partie.

Bien qu'ils présentent un parcours et une vision de la religion différents, ces trois intervenants se rejoignent sur un point : un enseignement de l'islam défaillant.

2-L'enseignement religieux :

Sommairement et parfois caricatural, l'enseignement prodigué par les trois intervenants se décline ainsi.

depuis longtemps, les écoles traditionnelles dessinaient le paysage de l'enseignement religieux à Mayotte. tôt le matin jusqu'à midi, puis de trois heures de l'après midi jusqu'au soir, les enfants étaient amenés à réciter à haute voix des passages coraniques, ou chantonnaient les vers poétiques du Barzandji, le Tayyib al-asmâ', et plus tard, dans les villes du centre et du nord de Mayotte, le wasilat al-chafi. et pour les plus grands qui sont en âge de comprendre, le maître leur lisait et expliquait certains extraits récapitulatifs de la pensée de l'imam chafii, tel que les célèbres livrets : " babou", le "robo", etc.

dans les écoles coraniques dites modernes, les enfants étaient à mener à se perfectionner en la mémorisation du coran (hifd al-qur'ân), avec un intérêt particulier donné à la prononciation des lettres et aux règles de lecture (tajwid) , et à la musicalité (tartîl). en plus, il y avait des cours de langue, de commentaires de hadiths chaleureusement animés par le oustadh.

d'une mosquée à une autre, les djaoula inculque aux jeunes les quelques hadiths qu'ils connaît pour prêcher la bonne parole et lui prodigue des conseils pour savoir capter l'attention des brebis égarés.

comme nous pouvons le constater, seul l'enseignement des madrass se distingue des autres mais il reproduit machinalement un enseignement traditionnel déjà appliqué dans le monde arabo-musulman, même s'il paraît novateur à Mayotte. surtout, quand on saut que l'enseignement moderne doit être centré sur des disciplines qui éveille l'esprit de l'apprenti (telle que la philosophie, l'histoire, la sociologie, etc.). aussi, l'enseignement de la religion doit aller au delà de son objectif premier (la spiritualité) et participer aux débats de notre, essentiellement à l'heure de la globalisation et de la mondialisation.

c'est envers l'autre qu'on se connaît, dit-on. Mayotte n'est pas épargnée par la mondialisation. la télé, le satellite, le téléphone, la presse, le livre, l'internet fait partie de notre quotidien. les jeunes ont le regard porté sur le monde, sur d'autres peuples, ils voient ce qui se passent dans les autres contrées, suivent l'actualité religieuse dans toutes sa diversité...ce faisant, ils se posent des questions majeures, des questions existentielles, des questions dépassent l'enseignement prodigué dans les choni, madrass et mosquée...à mon sens, on doit rénover l'enseignement religieux à Mayotte.

3-L'école laïque : pourquoi a-t-elle toujours un pas d'avance ?!

Ben écrit :

Par ailleurs, vous semblez tout deux soutenir qu'il faut parler aux jeunes d'égal à égal, méthode que vous pensez répondre mieux aux besoins de jeunes. Soit! Pourtant à l'école publique, ils y vont bien pour apprendre, et en tant que tel, ça n'a pas l'air de déranger. Pourquoi un tel paradoxe? Pourquoi y aurait-il un problème avec les enseignements islamiques, de ce point de vue?

Chanfi:

Pour ce qui est de la comparaison avec l'école publique, il convient de souligner au moins deux choses. Premièrement, il y a tout de même des difficultés à l'école laïque. Mais surtout, dans la mesure où la récompense (le fruit de l'étude) est visible immédiatement, nécessairement les gens y foncent, les parents y encouragent davantage leurs enfants. Dans certains villages à Mayotte peut être que beaucoup de parents et encore moins les jeunes croient vraiment au message suivant adressé à notre Prophète dans la sourate S93 V4 " La vie dernière t'est, certes, meilleure que la vie présente". N'est ce pas?


Bonnes remarques! mais il est nécessaire de se poser la question sur la réussite de l'enseignement laïc. certes, l'école laïque traverse des difficultés comme le souligne Chanfi, mais elle se différencie à bien des égards de l'école religieuse. je fais référence à son système pédagogique, aux frais matériels engagés, à la manière de choisir le corps enseignants, l'évolution du niveau d'étude attendue...justes quelques exemples clés :

a) l'enseignement est en perpétuel évolution. l'intérêt est porté sur l'actualité scientifique, sur le débat intellectuel même s'il y a des choses discutables. dans les écoles religieux, c'est toujours les mêmes textes, le même point de vue, pour certains foundis, oustadhs, et djaoula...comment voulez vous qu'on progresse?

b) le corps enseignant : être un enseignant ne s'hérite pas, ni même ne s'octroie pas !!! combien de foundis, ousatdhs et djaoulas deviennent des "enseignants" du jour au l'endemain parce que soit, ils sont les enfants du grand foundi, ils ont étudié auprès d'un foundi, ils ont été au monde arabe? autre chose. il est plus coutume de trouver un foundi ou un oustadh qui enseigne toutes les disciplines comme s'il en est le dépositaire. il faut absolument qu'on arrête avec ce genre de pratique. tu es un foundi ou un oustadh, soit! mais qu'elle est ta spécialité? et jusqu'à quel nivau peux tu enseigner? il faut que cela soit clair. puisque l'enseignement devient mauvais lorsque les maîtres sont médiocres? comment voulez-vous que les choni, les madrass et les mosquées rivalisent avec l'école laïque, c'est impossible.

pour finir, il y a vraiment un long chemin à parcourir.



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chanfi
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MessageSujet: Re: De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin?   De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin? EmptyVen 21 Jan - 16:10

Salam,
La discussion est très passionnante et l'analyse portée par Darouèche en est pour beaucoup. Ainsi, pour continuer les échanges qui sont à mon sens fructueux et constructifs je me permets de revenir sur plusieurs points qu'il a évoqués.
Ainsi, Darouèche dit:
"d'une mosquée à une autre, les djaoula inculque aux jeunes les quelques hadiths qu'ils connaît pour prêcher la bonne parole et lui prodigue des conseils pour savoir capter l'attention des brebis égarés."
Personnellement, je trouve que le terme "inculquer" est trop fort. J'ai eu l'occasion d'assister à quelques séances et je n'ai vu que des gens qui croient et qui transmettent un message du messager d'Allah. Bref, il est tout de même vrai qu'il y a des choses à améliorer quelques fois sur le plan pédagogique mais bon je dis qu'il y a des choses encore plus alarmantes à Mayotte à soigner en priorité. D'autant plus que, par nature, je ne critique pas ceux qui font des choses dont je ne suis même pas capable de faire.

Par ailleurs, Darouèche écrit:
"la télé, le satellite, le téléphone, la presse, le livre, l'internet fait partie de notre quotidien. les jeunes ont le regard porté sur le monde, sur d'autres peuples, ils voient ce qui se passent dans les autres contrées, suivent l'actualité religieuse dans toutes sa diversité...ce faisant, ils se posent des questions majeures, des questions existentielles, des questions dépassent l'enseignement prodigué dans les choni, madrass et mosquée...à mon sens, on doit rénover l'enseignement religieux à Mayotte."
Il est vrai que Mayotte connait un développement en matière de technologie de l'information mais en ce qui me concerne, je pense qu'il conviendrait d'être très prudent sur le contenus diffusé. Il ya effectivement des émissions sur l'actualité religieuse mais il serait intéressant d'avoir le statistique des jeunes mahorais qui les suivent et c'est à partir de là qu'on pourrait formuler des préconisations.
De plus je voudrais dire sur le fait que (comme l'a bien souligné Darouèche) "les jeunes se posent des questions etc. ...." est positif. Je pense sincèrement que de nos jours, il est préférable aussi de faire de l'autodidact. D'autant plus que dans la pratique, on observe beaucoup de comportements suspectueux venant de certaines personnes où on ne s'imaginerait pas. La formule "fait ce que je dis et non ce que je fait" est trop souvent employé à mon goût et vraiment je ne trouve pas ça musulman. Qu'Allah me pardonne si je me trompe. Donc, je conseillerai vivement à ces jeunes (musulmans comme non musulmans) qui se posent tant de questions, de chercher eux mêmes les réponses à leurs questions en observant réellement le monde, en lisant le sens des Ayats du Saint Coran , la Thora et l'évangile rélévées aux Prophètes Moussa et Insa ibn Maryam ainsi que les hadiths authentiques du Prophète Muhammad. De nos jours, ces précieux messages sont accessibles dans la langue comprise par les jeunes mahorais. Je ne pense pas qu'il faille blâmé qui que ce soit, encore moins les foundis d'avant compte tenu de la barrière de la langue. Le message est, à mon sens, claire. Rappelons nous qu'ils ne sont ni arabophnone, ni anglophone, ni francophone et ils nous ont transmis le message. Je pense qu'aujourd'hui, nous leurs enfants peuvent aussi beaucoup leurs apportés notamment dans le domaine de la compréhension du message. Et il est tout aussi bon de souligner qu'à Mayotte, il y a beauccoup de foundis, oustadhs et "Djaoulas" qui, je pense, sont biens et qui des font des belles choses. et je pense que ça a le mérite d'être mis en avant. Enfin, je voudrais dire à ce sujet que l'observation du monde devrait suffir à reconnaître la véracité du message de l'islam et de le suivre, si ça ne suffit pas, les Ayats univoques du Saint Coran et les Hadiths devraient suffir, si ça ne suffit pas non plus, alors le rappel de la mort et son ses moments d'agonie comme l'observation de la tombe devrait aider à suivre le droit chemin et si ça ne suffit toujours pas, alors à ceux-là, qu'ils attendent le feu de l'enfer et là je pense que ça suffira. Mais, je ne souhaite ça pour personne au monde. Je pense que les jeunes et moins jeunes du monde et surtout de Mayotte sauront être raisonnable et Allah nous guidera tous vers son paradis, sauf ceux qui ne veulent pas bien sûr.

Darouèche dit aussi:
" Bonnes remarques! mais il est nécessaire de se poser la question sur la réussite de l'enseignement laïc. certes, l'école laïque traverse des difficultés comme le souligne Chanfi, mais elle se différencie à bien des égards de l'école religieuse. je fais référence à son système pédagogique, aux frais matériels engagés, à la manière de choisir le corps enseignants, l'évolution du niveau d'étude attendue...justes quelques exemples clés :

Tout à fait Darouèche. Simplement, il convient d'observer qu'à Mayotte, aussi musulmane que puisse être cette île, tous les moyens, humains et financiers (l'argent publique)est mis sur l'école laïque et à ma connaissance rien sur l'enseignement religieux. ça peut paraître paradoxale pour une île à "+ 90% musulman mais c'est une vérité à dire. A mon Mayotte, de nous jours, vivre pleinement sa religion quand on est jeune n'est pas facile. Des témognage ont montré que certaines se sentent marginalisé. C'est comme si ont est complexé. L'islam est quasiment un sujet tabou dans l'administration française et mahoraise, comment donc structurer l'enseignement religieux à Mayotte? avec quels moyens?

Enfin Darouèche écrit:

"le corps enseignant : être un enseignant ne s'hérite pas, ni même ne s'octroie pas !!! combien de foundis, ousatdhs et djaoulas deviennent des "enseignants" du jour au l'endemain parce que soit, ils sont les enfants du grand foundi, ils ont étudié auprès d'un foundi, ils ont été au monde arabe? autre chose. il est plus coutume de trouver un foundi ou un oustadh qui enseigne toutes les disciplines comme s'il en est le dépositaire. il faut absolument qu'on arrête avec ce genre de pratique. tu es un foundi ou un oustadh, soit! mais qu'elle est ta spécialité? et jusqu'à quel nivau peux tu enseigner? il faut que cela soit clair. puisque l'enseignement devient mauvais lorsque les maîtres sont médiocres? comment voulez-vous que les choni, les madrass et les mosquées rivalisent avec l'école laïque, c'est impossible."
Ces observations sont assez pertinantes mais comme je l'ai dit précedemment, que faire dans un pays qui ne propose rien dans le domaine de l'islam? quelle structure avec quels moyens? Moi personnellement, je ne peux qu'être admirateur des efforts qui sont fait dans certains villages à Mayotte, je pense à Sada, à Tsingoni et à Mtsapéré pour ne citer qu'eux. Et je rappellerai que malgré qu'on est dans une île à 90% musulman, ces frères et soeurs musulmans ont fait beaucoup d'efforts car ils sont livrés à eux-mêmes.
Salam à tous et à toutes
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Darouèche




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MessageSujet: Re: De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin?   De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin? EmptyVen 21 Jan - 18:09

Habari,

Je pense qu'on se rejoint sur l'essentiel....les problèmes de l'école religieuse (dans le sens de choni et autres) vont au delà du soutien ou de l'intervention du pouvoir étatique. Je rappelle que, bien que Mayotte soit de culture musulmane, ce n'est pas un " pays musulman ". A part si je me trompe, elle est française et fière de l'être !!!! c'est une donnée à prendre en compte. Personnellement, je préfère que les choni-s et madrass évoluent indépendamment de la politique, pour respecter nos valeurs les plus fondamentales : la laïcité et la démocratie dans l'île. Certes l'éducation religieuse a ou aura besoin du soutien des pouvoirs politiques en matière de subventions et de locaux, pour se projeter à long terme. Mais pour cela, il faut que ces écoles religieuses proposent un projet éducatif bien construit, visant plus à éveiller une conscience intellectuelle, tout en montrant la part de l'islam dans la constitution de la culture et de l'identité mahoraises...en somme, ça doit être un projet qui s'inscrit dans une perspective d'ouverture.

Pour ce faire, comme je l'ai déjà noté précédemment, ces écoles doivent renouveler leur méthodes d'enseignement, proposer des matières qui éveillent la conscience et qui répondront aux attentes du public, et surtout changer le discours colporté sur l'islam.

méthode et enseignements :

-pour éveiller la conscience du public, l'accent doit être mis sur la pluralité des lectures du texte coranique, la polyphonie de la compréhension de la tradition prophétique (hadith-s), afin de montrer que la religion n'est pas homogène mais se comprend selon divers facteurs.
ici, les cours centrés sur les commentaires du coran et les écoles sounites et chiites seront la bienvenue.

-avoir un intérêt particulier de la culture. c'est ce qui fait notre identité MAHORAISE. étant donné que l'islam est apparu à un moment donné dans l'histoire de mayotte, il me parait nécessaire d'expliquer ce mariage islam-partiques africaines qui nous façonnent qu'on le veille ou non. il ne s'agit pas ici de tenir un discours négatif sur notre culture comme je l'entend ici et là (certains parlant de jahiliyya comme les arabes), mais de voire comment cette conciliation s'est faite.
ici les cours d'histoire des arabes, l'histoire sur l'islamisation de l'inde, de l'afrique noire et des comores sont à préconiser. de plus, des cours sur la sociologie, voire anthropologie, seraient la bienvenue pour comprendre les faits culturels

-aussi de la culture à mayotte, il y a beaucoup à dire, à observer, à comprendre aussi. le brassage religion-culture a fait naître à mayotte des phénomènes socio-religieux extraordinaires : je pense ici au "maoulida", "maoulida chengué", "chijabou", "badri", "débah", "milidi", "dahira"... des faits qui sont constamment récusés par une majorité des foundi-s, des oustadh-s et dajoula-s, au nom de ce qu'ils appellent " islam pur " (?!). sans pour autant lancer un débat sur ça, ces faits socio-religieux font partie de l'identité mahoraise et, surtout, fait partie du paysage de l'islam mahorais.
des cours sur l'histoire des Comores, sur la sociologie et l'anthroplogie mahoraises, sur le soufisme et son introduction dans les comores sont important pour les jeunes mahorais d'aujourd'hui et de demain.

-à l'ère de la globalisation et de la mondialisation, renouer le débat avec les autres peuples est d'actualité. pourquoi l'enseignement des chonis ou des madrass ne porterait pas une attention aux faits comparatifs religieux pour comprendre la place de la religion (quelque soit) dans les sociétés modernes. là, les questions existentielles et philosophiques peuvent être évoquées. il n'y a que la philosophie et les cours sur la comparaison (objective) des religions peuvent apporter des réponses, du moins quelques pistes de réponses. je rappelle que déjà à l'époque abbasside, ces questions préoccupaient des penseurs musulmans comme par exemple les philosophes Abou Hamid al-Ghazali, ou Ibn Sina (Avéroès).

selon moi, ce sont les cours à prendre en compte pour avoir un débat d'égal à égal sur l'éthique.


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chanfi
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MessageSujet: Re: De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin?   De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin? EmptyVen 21 Jan - 18:59

salam,
Effectivement ce que dit Frère Draouèche me paraît très pertinent. C'est même incontournable à mon sens de traiter les disciplines susvisés. Cependant, dans ces disciplines proposés, personnellement je vois carrément le besoin de la création d'une université ou un collège islamique à Mayotte. Mais que faire donc dans un pays "laïque". Je dis même dans une île plus laïque que la France métropolitaine j'ai l'impression!!!!! D'ailleurs, j'aimerai bien que quelqu'un me donne plus d'éclairage sur ce terme en France aujourd'hui. Je me demande sincèrement si la France est réellement laïque dans sa définition de 1905 par rapport à ce qui est observable de nos jours en France. Analysons les termes employés dans la loi de 1905 et la constitution française au sujet de la religion et observons sans aucun à priori ce qui se passe réellement en France.
Salam
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Ben
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MessageSujet: Re: De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin?   De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin? EmptySam 22 Jan - 5:42

Je commenece par une observation; à savoir que je ne suis pas du tout compétent sur la France de 1905 et, par conséquent, je ne vais en traiter. Je laissera cela à qui de droit.

Par ailleurs, je trouve que les discussions ont pris une tournure très intéressante et je ne suis pas sûr d'être à hauteur des interventions. Mais qui ne risque rien n'a rien!
Disons: je partage le fond de la discussion entre la nécessité de revenir aux sources, option si cher à Chanfi et l'utilité des connaissances humaines qui l'inscrivent qui donnent sa place à l'individu et à son identité. Que ce soit sur le premier plan, il s'agit d'une idée "révolutionnaire", dans le sens où l'islam mahorais ne se réfère que très peu directement aux sources primaires (Coran et hadith). C'est d'ailleurs une des critiques principales que certains jeunes lui adressent aujourd'hui, notamment ceux qui se revendiquent du mouvement "salafisant".
Or, en terme méthodologique, l'option prônée par Darouèche n'est pas moins "révoltionnaire" -par arpport à la réalité vécue- car, dans la formation accordée, presque rien n'est abordé parmi les sciences humaines.
Et pour peu que je sache dans ces deux orientaions, très peu admettent la réconcialtion. Les plus dogmatiques savent très peu accorder de la place au contexte, à l'être et aux autres connaissances qui touchent l'humain. C'est la raison pour laquelle, le "salafisme" , tel qu'il est vécu par beacoup de gens, c'est passer outre les savants des éxégèses par exemples, car on sera biaisé. Le seul soucis, c'est que l'accès au texte coranique n'est pas aisé et le lire ne suffit pas. Ce n'est pour rien qu'on dénombre plus d'une cinquantaire de tafsîr dont certains comptent plus de 10 volumes chacun. Contrairement à ceux pensent qu'il faut aller directement aux sources, je préfère prendre des précuations, et puiser dans les explications. Il y a beaucoup de choses à dire ici. Un savant comme Suyutî (15 eS) écrit un ouvrage sur les connaissances théoriques à disposer pour faire de l'exégèse et on en dénombre près d'une centaine. Prenons la citation de Hasan al Basrî et rapporté par adh-Dhahabî dans son Shu'ab: "« Allah a déposé les sciences des livres précédents dans le Coran, puis Il a déposé les sciences du Coran dans les sourates al-mufassal, puis Il a déposé les sciences contenues dans ces sourates dans la sourate al-Fatiha. Celui qui connait son explication est comme celui ayant connu l’explication de l’ensemble des livres révélés. » (http://www.rappel01.fr/article-article-sans-titre-56854126.html) A méditer! Disons, pour être clair, il y a nécessité de retour aux sources, mais il y a discussion sur les moyens et les modalités.
Parallement, pour sa part, l'option purement "science-humaniste" de Daouèche ne cottoie la question de l'enseignement religieux que de haut, de loin. Dans la phase "praxie" fondemmentales à toute observation, il ya rarement prise en compte de l'être et son émotion, ses convictions, son vécu. Le ressenti n'est pas réellement pris en compte, ou alors à en termes purement économiques ou historiques, parfois phénoménologiques. On comprendra sans doute ce qui préoccupe les gens, si on se la joue un peu anthopologique, à vivre avec eux, partager des moments forts, sans a priori. A une période où l'utilité de le bien-être personnel est reconnue, l'épanouissement individuel et collectif doit aussi être pris en compte, non seulement en terme d'objet sensible et descriptible, mais bien en termes de vécu, d'émotion spirituelle. La crainte de Dieu, la volonté de satisfaire son Seigneur n'a pas son pareil; et cela n'est pas descriptible par de simples mots.C'est là notamment que certains "spécialistes" autoproclamés de l'islam qui se suffisent d'observer, sans avoir rien "compris" des gens. Je donne un exemple: Beacoup de musulmans ne font pas la prière, mais ils sont intraitables sur le jeûne, ce qui est d'ailleurs jalousé par d'autres religions qui aimeraient bien pouvoir transmettre cette motivation spirituelle identique.


Dernière édition par Ben le Sam 22 Jan - 12:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin?   De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin? EmptySam 22 Jan - 12:55

Ensuite, que l'on ne se méprenne surtout pas: l'utilité des connaissances en sciences humaines n'est guère remise en cause, d'aucune manière que ce soit, cela va sans dire. Elles permettent une rationalisation des choses, même parfois de "l'émotion" dont je parlais ci-haut. D'ailleurs, ce sont elles qui permettent d'éviter les excès, d'arrondir les angles, etc. Encore faut-il aussi qu'elles se conjuguent à d'autres sciences pour êtreplus efficaces (j'entends les sciences de Tafsîr, les différences sciences sémiotiques et linguistqiues, mais aussi la foi, la spiritualité, les sciences théoriques fondemmentales de l'islam tels que, Usûl al-Fiqh ou encore Usûl ad-Dîn). Je crois qu'il faut mettre les choses à leur stricte limite et champs d'application.
Au rayonnement intellectuel, il faut adjoindre un épanouissement spirituel comme motivation motrice; et c'est là, un champ de bataille très important, en réconfortant la conviction et le travail sur la personne sur le "fond", la responsabilité et les liens avec le Divin;bref, permettre un lien spirituel efficace et durable
C'est pourquoi, je crois qu'entre les 2 options de Chanfi et Darouèche, il reste d'autres voies pour être plus complet. Mon idée est simple: Il faut des connaissances pour accéder à une science quelconque ou une source sripturaire. Mais toutes les sciences sont utiles: il faut juste savoir les placer à leur propre endroit. On y reviendra incha Allah.


Dernière édition par Ben le Jeu 27 Jan - 2:34, édité 1 fois
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Darouèche




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MessageSujet: Re: De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin?   De quelles dispositions spirituelles et/ou éthiques pensez-vous que les jeunes mahorais ont le plus besoin? EmptyMer 26 Jan - 20:25

Effectivement l'ami Ben, je me joins à cette idée. il convient toujours de rappeler que l'éthique est une question sensible et complexe à expliquer, et seule la complémentarité des deux sciences peut porter des réponses "raisonnables et raisonnées".

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